riguinguette.htm

"La ringuinguette" est l'hymne des normaliens de l'EN d'Arras, entonné en chœur dans toutes les grandes occasions. Vous en trouverez ci-dessous la partition et les paroles.

Mais "La Riguinguette" est aussi le titre du journal coopératif bimestriel des normaliens d'Arras.

La rédaction en est réalisée par six élèves de quatrième année qui reçoivent des articles de tous leurs camarades poètes, écrivains, fantaisistes, dessinateurs, reporters, etc…

Pour l'année scolaire 1963-1964, le comité de rédaction est composé de ANDRÉ Bernard, BLANCHARD Robert, BODART André, LABIT Michel, LARDÉ Henri, et SANTERNE Christian.

Pour l'année scolaire 1964-1965, le comité de rédaction est composé de DELLISTE Michel (60-64), DRUBBELS Serge (60-64), HACQ Jean, MONIER Jean-Claude (61-65), PECQUEUR Michel (61-65), THERY Jean-Pierre (61-65).

Les articles sont soumis au visa de M. le Directeur avant de pouvoir être imprimés, car il en assure la gérance.

Afin d’éviter une pénurie d’articles en fin d’année et une trop grande diversité entre deux numéros, certaines rubriques sont instaurées en début d’année scolaire : voyage de promotion, tribune libre, portrait-robot, lu, entendu, vu pour vous ; cette sélection donne au journal une valeur certaine, et amène sa grande diffusion : 800 exemplaires en moyenne.

Christian SANTERNE a entrepris de numériser les numéros de La Riguinguette de la période 1960-1964, par photographie numérique, aux Archives Départementales du Pas-de-Calais, ou la plupart d'entre eux sont présents. Il assure la retouche des photos et leur conversion en PDF. Il me les envoie, un numéro à la fois, et je fais l'assemblage des différentes pages pour obtenir un fichier PDF unique, pas trop gros. Si cela devait prendre trop de place chez mon hébergeur gratuit (Free), nous pourrions envisager de les rassembler dans un CDROM, pour alléger le site.

Nous ferons le point de ce qui manque à la fin de l'opération, et nous lancerons alors un appel au peuple si besoin...

Voici la liste des N° numérisés. Je mettrai la liste à jour à chaque nouvel ajout.

1960-1961	N° 1 - Septembre 1960	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 2 - Novembre - Décembre 1960	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 3 - Janvier (?) 1961	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 6 - Juin (?) 1961	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
1961-1962	N° 1 - Septembre 1961	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 2 - Octobre 1961	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 3 - Novembre 1961	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 4 - Décembre 1961	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 5 - Janvier - Février 1962	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 6 - Mars - Avril 1962	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 7 - Juin 1962	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
1962-1963	N° 1 - Septembre (?) 1962	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 2 - Novembre 1962	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 3 - Décembre 1962	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 6 - Mars - Avril 1963	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 7 - Mai - Juin 1963	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
1963-1964	N° 1 - Octobre 1963	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 2 - Novembre 1963	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 3 - Décembre 1963	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 4 - Janvier 1964	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 5 - Janvier-Février 1964	Complet	C SANTERNE (AD Arras)
	N° 6 - Avril - Mai 1964	Complet	A PLATIER
	N° 7 - Mai - Juin 1964	Complet	D SAGOT C SANTERNE (AD Arras)

De son côté, Denis LAMARRE, président le l'Amicales des anciens normaliens, a hérité de 63 numéros qui lui ont été donnés par Mr SAMIER, professeur de mathématiques.

Il m'en informe par courriel, le 4.03.2010:

Bonjour Bruno
Vendredi 26 février (2010), je suis allé aux obsèques de Monsieur MASCLEZ, précédé d'une raquette au nom de l'association des anciens de l'ENG. J'ai rencontré Monsieur SAMIER, qui avait pris contact par téléphone au sujet de numéros de la Riguinguette en sa possession, et qu'il désirait donner à l'association. Monsieur SAMIER est un fringant personnage de 88 ans, en pleine forme, ainsi que son épouse de 86 ans.
Au sujet des journaux, il m'a donné 63 numéros, dont:
51: le numéro 1 (le premier dans l'absolu car la revue n'existait pas avant) d'octobre, le 2 de nov et le 3 de déc;
52: janv, fev, mars-avril, oct, nov, déc;
53: janv, fév, mars, avril-mai, et clac, achat d'une imprimerie par le foyer, donc, nov imprimé
54: janv-fev-mars, avril-mai-juin, nov, déc;
55: janv, fev-mars, nov, déc;
56: avril;
57: janv, fev; c'est le dernier n°imprimé. Suit un fév bis ronéoté, comme les suivants: mars, juin, oct,nov, déc, déc bis;
58: janv, fev, fev bis, mars, nov,
59: janv-fév, mars, mars bis, avril, sept, oct, déc;
60: janv, fev-mars, juin, sept, nov-déc;
61: sept, oct, nov, déc;
62: janv-fév, mars-avril, juin;
68: mars
69: n° 1 et n° 2;
70: n° 1, n° 4, n° 5
71: avril, oct.
Je note d'énormes progrès dans l'édition à partir de mars 68.
J'ai aussi le bulletin de liaison pour la période des vacances, émanant du Clan du Carillon (éclaireurs de France), qui prépare son camp itinérant.
Et encore le programme du montage poétique donné en la salle des fêtes le 25 mai 1960.
Voilà, c'est tout, mais c'est hénaurme!
Bien cordialement,
Denis

Pierre LAMPIN:

Effectivement, le "statut" de la Riguinguette avait été déposé à la préfecture il y a bien longtemps ce qui obligeait le responsable à aller y déposer un exemplaire de chaque numéro qui sortait. C' est sans doute ces exemplaires qui sont arrivés aux AD.
A l' époque, la frappe se faisait à la machine sur stencils "gestetner" et la machine à écrire de la Riguinguette avait sans doute "connu la guerre".

     Lorsque le stencil "Gestetner" était prêt à être placé sur la machine, il était le plus souvent barbouillé de rouge à ongle. Tout rédacteur de la Riguinguette se devait d' avoir en effet auparavant quémandé un fond de flacon (avec son petit pinceau!) à une copine: c' était le seul moyen de corriger les fautes de frappe ou les erreurs de tracé. Le travail se faisait donc dans une ambiance odorante particulière faite d' un mélange de senteurs de stencil, d' encre d' imprimerie et de vernis à ongle.
     Pour faire des traits et d' autres illustrations, il y avait une petite trousse d' outils ressemblant vaguement à des outils de dentistes. L' un d' eux comportait une roulette à pointes qui, en perçant le stencil, donnait un "trait" fait d' alignement de points au tirage. On pouvait utiliser aussi une plaque comportant une multitude d' aspérités: le stencil était posé dessus et frotté. Les petites pointes perçaient le dit stencil en donnant une sorte de surface "hachurée" grise.
     Faire un dessin humoristique, par exemple, n' était donc guère facile!

Par la suite est venu le stencil "électronique", mais c' était bien des années plus tard.
Je suppose que le numéro choisi pour être déposé à la préfecture était choisi pour sa bonne qualité, ce qui doit un peu faciliter votre travail.

Après un mos d' parfaite séquestration,

Nous v'là partis tartous in permission

I fallot m' vir dins les rues d' min pat'lin

Si j' m'exerços à prind' des airs faquins

Mes comarat's z'étot'nt bin étonnés

De s' vir ainsi par mi si dédaignés:

Ch'est qu' ej portos la Ringuinguette (bis)

La Ringuinguette !

III

Mais aujourd'hui j'in sus bin dégouté,

Dins chel boît' lo, j'em sus bin imbêté :

I m'a fallu passer tros ans là d'dins,

Sans avoir eu gramint d'amusemint !

Aussi sans r'gret ej quitt' el viell' cambuss'

Et tous ches profs qui m' n'ont fait vir au plus !

J' veux pus porter la Riguinguette (bis)

La Riguinguette !

Riguimpette, Riquimpette, ou Riguinguette ?

Nous nous rangerons à l'opinion de la majorité qui semble avoir opté pour Riguinguette.

La promotion 1910-13 fut la dernière à porter cette fameuse Riguinguette. Emile DUPRES , de cette promotion, écrit:

"Nous disions plutôt riquimpette, nom que, dans nos campagnes, on donnait à la redingote, habit de cérémonie, porté lors des mariages et des enterrements. Certes, nous étions fiers de notre uniforme, mais il faut reconnaître que ce vêtement avait des inconvénients. En ville, nous étions facilement repérés, et comme la population nous était peu favorable, la moindre incartade était signalée au directeur. Je me souviens de ce petit fait: les camelots du roi prenaient un malin plaisir à nous offrir leur journal. Et puis, quoiqu'en dise la chanson, en ce qui me concerne, je ne pouvais guère me promener dans les rue d mon patelin, vêtu de cet habit à pans qui paraissait un peu ridicule. C'était probablement l'avis de M. ANSEL car il supprima la redingote. La promotion 11-14 inaugura un nouvel uniforme, si bien que notre camarade DOLIQUE ajouta un couplet à la chanson des normaliens, couplet de la 10-13, ou il était dit que les mulets salueraient la riguinguette."

Chèr' Ringuinguette, et' v'là donc supprimée !

Ch'est qu'à Arras on n'comprind point t' beauté.

Aussi ch' t'année, ches mulets sont si bêtes

Qu'is arbor'ront tartous des neuv's jaquettes.

Mais on somm's là pour lu faire armarquer

Qu' nous riguinguett's val'nt bin lus neus complets !

I salueront la Riguinguette (bis)

La Riguinguette !

*********************

Pierre LAMPIN, par mail, le 20.12.2021:

Bonjour les amis,

J' ai commencé à fouiller mes archives et en particulier recherché quelques numéros de "la Riguinguette" dont j' avais déjà parlé avec Bruno (8 numéros datés de 1958 et 1959) et que j' ai commencé à scanner.

Dans l' un d' eux j' ai retrouvé un petit article concernant les auteurs de notre "hymne" et signé J.C. RICQUEBOURB (3^ème B en 1959). J' ai recopié cet article et mis le fichier texte en PJ. (J' enverrai les scans JPG à Jean-Claude DREUILLE par la suite).

Je crois qu' il viendrait bien compléter la partie du site de l' ENG consacrée à cette chanson.

Il me semble en effet que l' on peut faire foi à cet article: RICQUEBOURB n' a pas inventé cette histoire. Il semble avoir discuté directement avec l' un des rédacteurs, Eugène LECIGNE, de la promo 1910-1913, qui fut maire d' Hersin-Coupigny ( j' ai vérifié). Un autre rédacteur dont j' ai retrouvé la trace est Jules HAYAMMES, Mort pour la France au tout début de la Grande Guerre et dont on retrouve le nom sur le Monuments aux Morts de l' ENG.

Rien sur les autres auteurs pour l' instant.

Il me semble, si vous en être d' accord, que l' article et les photos mériteraient de figurer sur le site.

Pierre

(Article extrait de « La Riguinguette » n°3 de l’année scolaire 1958-1959).

« QUIN J'ETOS V’NU »

Ce chant qui résonne dans notre E.N. depuis si longtemps,

Lors d’une publication de la Riguinguette, l’an dernier, il s’avéra que les auteurs en étaient inconnus et pourtant...

Imaginez un cercle de normalots de la promotion 1910-1913 ; MM Caïus, Lemaire qui termina sa vie « plein d’usage et de raison » à Cayenne, Hayammes qui fut instituteur à Fleurbaix, Houzet originaire de Liévin qui vécut dans l’uniforme de commandant, Lancel, Hermées et enfin Lecigne Eugène, ancien maire, directeur retraité à Hersin-Coupigny de qui je tiens ces renseignements si précis qu’il dut m’avouer que lui-même avait participé à la genèse de la « Riguinguette »,

Imaginez ces personnages dont certains ne sont plus que des ombres, imaginez ces anciens qui furent des jeunes et qui ont uni leur enthousiasme en un chant, presque un hymne.

Cette Riguinguette, combien l’ont chantée, combien l’ont aimée, Symbole des Normalots, des anciens et des nouveaux, un peu vulgaire dit-on dans son patois, mais si pure, si vivante, si enthousiaste. Elle est nôtre et nous lui appartenons.

Certains quitteront l’enseignement, mais toujours ils se souviendront du temps où trois cent jeunes du même cœur chantaient

« Et j'rindosserai la Riguinguette » …

Cette année cependant, aucun écho de notre Riguinguette. Quelle est la bise qui en a emporté les paroles vers l’oubli ? La promo 58-62 connait-elle ce chant qui fut autrefois le drapeau de tous les normaliens, jeunes et anciens ? Ou bien n’aurions-nous plus la flamme, l’enthousiasme ?

Pourquoi ?

RICQUEBOURG J.C. (3^ème B)

Eugène LECIGNE, maire d’Hersin-Coupigny

de 1947 à 1953

Jules HAYAMMES, Mort Pour la France

le 16 octobre 1914

Ma redingote

J'ai porté fièrement la noire redingote

Au revers gauche orné de la palme d'argent;

J'ai porté crânement la très lourde capote,

Et la casquette plate au joli galon blanc.

Sept lustres ont passé. Mais n'était-ce pas hier ?

Je suis devenu vieux; je porte barbe blanche.

De ma redingote je suis toujours fier,

Comme nous l'étions tous, autrefois, le dimanche.

J'ai gardé dans mon coeur le souvenir ému

De la joie de maman, à mon premier retour.

Je ne sais à quel grade elle me vit promu,

Tant ma redingote lui semblait bel atour !

J'avais bien écrasé le haut de la casquette;

J'avais même courbé un peu trop la visière.

Certes, j'étais un bleu, mais pas une mazette !

Pour un peu, me manquait, au côté, la rapière !

Nos sorties étaient rares et de courte durée.

Nous étions l'ornement de la rue Saint-Aubert,

Des allées... Disons-le de certains cabarets

Où nous devions entrer aussi vif qu'un éclair.

Le jeudi, en ville, quels nobles défilés

Nous faisions tous, mulets, vétérans et bardots !

Nous allions dans les champs, tout de noir habillés,

Et la canne à la main... admirer les poireaux !

Chère redingote, tu es honnie, chassée,

Et même chansonnée ! Tu n'es qu'un souvenir,

Mais combien doux pour moi ! Souvent, dans ma pensée,

Tu reviens : songer à toi c'est rajeunir.

J'ai porté fièrement la noire redingote

Au revers gauche orné de la palme d'argent;

J'ai porté crânement la très lourde capote,

Et la casquette plate au joli galon blanc.

(juin 1939)

(Edmond DANEL, Promotion 1903-1906, Président fondateur de l'Amicale)