Bernard GRARE
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Bernard GRARE est originaire d' Audincthun (62560) ou il est né le 24.09.1944
Parcours à l'EN :
- Année scolaire 1960-1961: 1ère B.
- Année scolaire 1961-1962: 2ème B. Obtention du 1er Bac.
- Année scolaire 1962-1963: Math Elem. Obtention du Bac Math Elem.
Cursus après l'EN:
- Année scolaire 1963-1964: EN de Lille, rue de Londres. Propédeutique. Réussite au concours des IPES. Avec Bébert FACON et Daniel GRAUX, nous sommes entrés à l’EN de Lille en septembre 1963.
- Année scolaire 1964-1965: IPES Lille. Licence de Sciences Physiques. En 64, ayant les IPES, Daniel et moi sommes partis à l’Université pour préparer la licence de Sciences Physiques.
- Année scolaire 1965-1966: IPES Lille. Licence de Sciences Physiques.
- Année scolaire 1966-1967: IPES Lille. Maîtrise de Sciences Physiques. Préparation du CAPES de Sciences Physiques. Obtention du CAPES théorique. (15 jours plus tard, je n’aurai pu le passer car les grèves de mai furent totales : tous les établissements scolaires furent fermés)
- Année scolaire 1967-1968: CPR de Lille. Obtention du CAPES Pratique.
Parcours professionnel (début):
- 1968-1970: Professeur certifié (SPH) au Lycée Mariette de Boulogne-sur-Mer (62). En septembre 1968, je suis nommé et titularisé au Lycée Mariette de Boulogne-sur-Mer, lycée (un des plus importants de l’Académie avec classes préparatoires scientifiques et littéraires) que je viens de quitter il y a deux ans : retraite oblige !
Service militaire:
- Août 1970 - Août 1971 : Service militaire au 51ème Régiment d’Infanterie, à la citadelle d’Amiens . Moniteur auto-école (sergent).
Parcours professionnel (suite):
- 1970-2004: Professeur certifié (SPH) au Lycée Mariette de Boulogne-sur-Mer (62).
- Admissibilité à l'Agrégation externe de Sciences Physiques (option Chimie) en 1985, 1986, 1987.
- 1988: Succès à l'Agrégation de Sciences Physiques (option Chimie).
- Septembre 2004 : mise à la retraite.
Vous dire que ces 37 années (interrompues par une année d’armée à Amiens) sont passées très vite est une réalité car j’ai eu la chance de n’avoir eu que 6 proviseurs qui m’ont toujours laissé, en tant que responsable du laboratoire, une très grande liberté tant sur la plan pédagogique que sur le plan des animations culturelles. J’ai ainsi créé et animé les olympiades de la chimie suivies des olympiades de la physique dans le Lycée. Des professeurs et chercheurs de renom sont venus rencontrer mes élèves lors de conférences inoubliables. J’en cite quelques uns : Claude COHEN TANNOUDJI, Pierre GILLES DE GENNES, Jean-Marie LEHN, tous trois Prix Nobel; Madame LANGEVIN , petite fille de Pierre et Marie CURIE ; André BRAHIC et Yves ROCARD, astrophysiciens ; André BATON : chercheur et découvreur du neutrino,
Distinctions:
- Promu Officier dans l'ordre des Palmes Académiques par décret du 31 octobre 2002.
Vie privée:
- Septembre 1967: marié à Eliane pour le meilleur et pour le pire.
J’ai deux filles :
- L’aînée, mariée à un pharmacien, est mère de 2 filles et est responsable de formation à l’Université de Villeneuve d’Ascq.
- La seconde, professeur de sciences physiques, mariée à un professeur de sciences physiques, est mère d’un petit garçon.
Ayant eu l’honneur de rencontrer Georges CHARPAK, Prix Nobel de physique et initiateur de "La main à la pâte", je donne beaucoup de mon temps en allant dans les classes primaires animer des séances scientifiques devant un jeune public qui me comble de joie.
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André HAMRIT:
J'avais promis à Bébert et à ch ' Grare deux souvenirs, pour lesquels je souris en y pensant (mon épouse se pose des questions ...).
(...)
Quant à toi ch ' Grare (c'était ton surnom ), un soir, au dortoir, un grand cri a jailli :" m ' peume " ! : tu ne trouvais pas dans ta valise la pomme que ta maman mettait chaque semaine...
Un grand éclat de rire juvénile de la chambrée t'a rendu rouge de colère ( accepte mes excuses).
Bernard GRARE, par mail; le 18.11.2010:
Je viens d'être sollicité pour faire un article sur l'Ecole Normale et sur ce qu'elle m'a apporté. Je te soumets l'article. Tu peux , sans problème le divulguer car il paraît dans un journal des défenseurs de l'école publique et laïque mis en place sous la responsabilité d'un Inspecteur de l'Education Nationale."
L’Ecole Normale d’Instituteurs dans les années 1960 : Quelle chance !
Je suis né dans un village de l’Artois, mon père était à la fois ouvrier agricole et petit cultivateur et ma mère tenait un café dans lequel on y vendait un peu de tout : boissons, semences, bois, charbon, graines, aliments du bétail….A cette époque, être reçu au certificat d’étude primaire à 14 ans était un honneur, les échecs étaient nombreux.
Mon instituteur, Monsieur CHARLET, sut vite repérer l’élève correct que j’étais et chaque jeudi matin il me préparait au concours d’entrée en 6ème avec au menu : dictée, arithmétique, calcul mental et rédaction. Ce concours m’a permis d’être boursier, seul moyen pour poursuivre mes études.
A 11 ans, j’entrais, interne, au Collège d’Enseignement général de Fruges dirigé par Monsieur Mony dans une classe de 13 élèves comprenant les 6ème et les 5ème.
En 1960, à la fin de la troisième après avoir été reçu au BEPC, je décrochai la 4ème place au difficile concours d’entrée à l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Arras (il suffit de relire les sujets proposés: cela ferait blêmir plus d’un élève des classes de troisième et même de Terminale actuellement). A cette époque, l’entrée à l’école normale était une garantie presque à 100% d’être au moins instituteur car toutes les conditions pour réussir étaient réunies. Nous étions tous internes avec deux grandes sorties par mois du samedi après-midi, après les devoirs surveillés, au dimanche soir et nous avions des études surveillées et auto surveillées en grand nombre chaque jour: ce qui manque outrageusement maintenant.
Les valeurs, comme le travail, le respect d’autrui, la discipline, l’exemplarité, la tenue, étaient au cœur de notre enseignement. Un exemple : le balayage des classes, des dortoirs, du réfectoire, de la cour était à la charge des normaliens chaque matin et chacun se respectait et respectait le travail d’autrui. Pas un papier, pas un mégot de cigarette ne traînait par terre.
Deux à trois fois par semaine, le Directeur, Monsieur Thomas, nous rassemblait dans le préau central pour nous donner les consignes, les rappels à l’ordre mais aussi pour nous encourager à toujours travailler davantage.
Pourquoi est-ce que l’Ecole Normale a été une grande chance pour moi ? Parce qu’elle fut un puissant « ascenseur social » en temps que fils d’ouvrier et qu’elle m’a donné les moyens de me cultiver et d’attiser ma curiosité scientifique.
Pris en charge par l’Etat, au bout de trois années, j’ai obtenu les deux baccalauréats scientifiques C (l’un en fin de première, l’autre en fin de terminale). Je fus dispensé de la 4ème année de formation pédagogique pour intégrer l’Ecole Normale de Lille et préparer Propédeutique. Nous suivions alors les cours à l’Université et à l’Ecole Normale. Cela m’a permis d’obtenir le concours à l’IPES (Institut Préparatoire à l’Enseignement Secondaire). Sachez que le montant de la bourse, que je percevais, était supérieur à ce que le travail des champs rapportait à mon père. Mes parents m’offrirent alors une 2CV d’occasion avec portières avant ouvrant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre (une petite fortune maintenant !).
La formation était intense, avec des professeurs chevronnés qui maîtrisaient la pédagogie et le savoir sur le bout des ongles. Ainsi nous raflions les premières places du concours à l’IPES sans grande difficulté. Cela me permit d’obtenir le concours du CAPES (Certificat d’Aptitude Préparatoire à l’Enseignement Secondaire) , d’être professeur Certifié en sciences physiques au Lycée et un peu plus tard de devenir, toujours par concours national, professeur « désAgrégé », pardon professeur Agrégé.
Que m’a apporté l’Ecole Normale ? Le goût immodéré du travail et du respect des professeurs (Un normalien qui commettait une faute grave (exemple un vol) était soit exclu soit muté dans une autre Académie : cela freinait les ardeurs de certains).
Vu l’importance des études surveillées et du nombre de cours, ma culture générale et scientifique me permit d’affronter les vicissitudes de la vie active, de dominer la matière que j’enseignais et d’affronter les classes de Lycée d’une quarantaine d’élèves sans grande difficulté.
L’Ecole Normale m’a appris à être curieux et motivé, à rechercher sans cesse des stages de formation et à participer aux différents congrès de l’Union des Physiciens, me permettant de rencontrer les plus hautes sommités scientifiques de notre pays.
L’Ecole Normale m’a appris à aimer les élèves Elle m’a appris à leur transmettre une partie du savoir que j’avais reçu. J’ai eu la chance de professer 36 ans au Lycée Mariette devant de merveilleux élèves qui me rendaient en triple ce que je leur apportais. Pour les remercier, chaque année j’invitais de grands savants que sont les Prix Nobel français (Pierre-Gilles De Gennes, Jean-Marie Lehn, Claude Cohen-Tannoudji) ainsi que Madame Hélène Langevin, dont les parents Irène et Frédéric Joliot-Curie ( 2 Prix Nobel) et les grands-parents Marie et Pierre Curie(3 prix Nobel) ont tous été honorés par 5 Prix Nobel. De grands astrophysiciens, comme André Brahic et Francis Rocard, nous ont fait rêver en nous plongeant dans l’infiniment grand et d’autres, comme Pierre Batton, dans l’infiniment petit. Pendant 15 jours, mon Lycée reçut exceptionnellement (l’un des seuls en France) l’exposition nationale sur la radioactivité avec chaque jour des conférences données aux élèves des Lycées et des collèges du Boulonnais par des chercheurs chevronnés. J’ai présenté des élèves au concours des Olympiades Nationales de Paris (En 2002 : 3 élèves ont été reçus dans les 25 premiers de France). J’ai préparé des élèves au Concours Général et aux Olympiades de la physique.
Comment oublier les rencontres avec les professeurs du Lycée français de Beyrouth au Liban et du Lycée français de Berlin en Allemagne avec qui j’ai pu travailler en leur apportant les méthodes et le matériel scientifique d’enseignement utilisés en France ?
Oui, vraiment, professeur heureux et comblé, je l’ai été et le resterai ! Maintenant, retraité, j’essaie de consacrer encore un peu de temps, dans ma commune, en initiant les enfants aux sciences par la méthode : « la main à la pâte ». Cette méthode fut introduite par le grand savant et Prix Nobel, qui vient de nous quitter, Georges Charpak. J’ai eu l’honneur de le rencontrer au CERN à la frontière franco-suisse.
Tout cela grâce à l’Ecole normale laïque et républicaine.
En apprenant cette année, que pour des économies budgétaires, les jeunes professeurs doivent prendre en main, sans la moindre formation pédagogique et le plus souvent sans tuteur, des classes difficiles, je suis profondément choqué. Pourquoi ? Car pendant plus de 25 ans j’ai formé et suivi des jeunes professeurs reçus au CAPES par centaines. Chaque semaine, ils venaient dans mon Lycée, superbement équipé scientifiquement, pour expérimenter et pour manipuler. Ils partaient alors dans leurs classes avec toutes les manipulations et tous les travaux pratiques qu’ils pouvaient effectuer de la seconde à la terminale. Libre à eux, de les reprendre, de les adapter selon leur affinité, mais j’étais certain qu’ils allaient transmettre la bonne physique et la bonne chimie qui sont d’abord des sciences expérimentales. C’est comme cela que l’on fait aimer les sciences physiques car pour la théorie tout est dans les livres.
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Vignettes Commentaires Source taille de la photo Année scolaire 1960-1961 1960_1961_1b_foot_01.txt C SARRAT JC EVRARD
278 Ko 1960_1961_1b_03.txt M MAUCONDUIT 104 Ko Année scolaire 1961-1962 1961_1962_2b_01.txt JL CHARLET 514 Ko 1961_1962_2b_02.txt JL CHARLET 511 Ko 1961_1962_2b_11.txt JL CHARLET 125 Ko Année scolaire 1962-1963 1962_1963_math_elem_01.txt JP PONTUS
138 Ko 1962_1963_math_elem_02.txt JP PONTUS
190 Ko 1962_1963_math_elem_03.txt M CUCHEVAL 175 Ko Banquet anniversaire du 18 mai 1980 1980_05_18_arras_anciens_eng_6064_01.txt B PETIT 143 Ko Banquet anniversaire du 20 mai 1990 1990_05_20_arras_anciens_eng_6064_01.txt B PETIT 90 Ko 1990_05_20_arras_anciens_eng_6064_02.txt B PETIT 148 Ko Article de l'Écho du Pas-de-Calais n° 86 juillet/août 2007 Article de l'Écho du Pas-de-Calais n° 86 juillet/août 2007 B PETIT
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