François DENOEU
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François DENOEU nait le 22 Juillet 1898 à Estrée-Blanche. Il fut élève-maitre de l'ENI d'Arras, promotion 1914-1917. Il a fait une brillante carrière universitaire aux Etats-Unis, enseignant le français au collège Hanover de Dartmouth (New Hampshire), ou il est arrivé comme "professeur invité" en 1929, puis est revenu en 1934 pour y exercer jusqu'à sa retraite en 1963.
Il est décédé le 8 Janvier 1975 à Rivera Beach (USA). Une rue porte son nom à Estrée-Blanche (62145)
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Hauts-de-France:
François DENOEU peut s’enorgueillir de revendiquer la paternité de cette appellation.
Il écrivit en effet un livre intitulé « Hauts-de-France » (France-Nord). « Pour réchauffer notre nom, dit-il (page 9), certains de nos représentants viennent de proposer « Région du Détroit », « des Beffrois », « Septentrion », etc. Je suggère « les Hauts-de-France ». Il crie d’ailleurs du haut de la tête la motivation l’ayant poussé à baptiser ainsi notre région qui peut marcher la tête haute.
Il ne se fait pas l’avocat d’une injustice en disant (page 6): « Au cours de mes recherches d’une longue vie, j’ai accumulé toute une bibliothèque de livres et de documents, certains rares ou peu accessibles. Je les ai donnés à la mairie d’Estrée-Blanche et à la bibliothèque de Dartmouth Collège où j’ai écrit plus de deux douzaines de livres dans le plus grand confort. Voici le dernier (peut-être) avec un titre peu usuel, peut-être fracassant, que j’essaie de justifier ainsi:
« Parmi les Hauts-de-France on est à la hauteur,
on est la tête, la couronne de la France,
son espérance,
de ses richesses le moteur,
eaux vives, côtes d’opale, détroit,
villes vives, bois et beffrois…
N’est pas de chez nous le mont Blanc,
mais nous avons Blanc Mont, Blangermont, Douaumont.
Haut lieu, inspirant est l’élan de Laon,
de Lorette, Vimy, Mont-Saint-Quentin,
et tant de boucliers contre de noirs destins.
Je vous offre « Hauts-de-France » en toute révérence.
Pourrez lui donner plus noble stature,
mais jamais du cœur plus chaude ouverture. »
(Source : http://www.labeilledelaternoise.fr/2009/10/12/je-les-aime-ces-hauts-de-france/)
Commentaires du livre « Hauts-de-France » (France-Nord).:
Ce titre mystérieux orne un ouvrage ou le premier d'une série d'ouvrages assez difficiles à classer. C'est à la fois un livre d'histoire locale et un mémorial familial, celui de la famille de l'auteur et des familles de son village natal artésien : Estrée-Blanche.
L'auteur a émigré aux Etats-Unis dans les années 20 et a enseigné longtemps le français dans une université américaine en continuant à s'intéresser passionnément à l'histoire de sa petite patrie; aujourd'hui à la retraite, il a entrepris d'en écrire la chronique, des origines à nos jours. Il en résulte un livre assez divers.
La partie la plus inégale — mais l'auteur n'a pas de formation historique — est celle consacrée à l'histoire ancienne du village; il n'a pas fait assez la critique de ses sources et des travaux utilisés, surtout ceux du siècle dernier, et a laissé passer pas mal d'erreurs. Le village est situé au sud d'Aire, sur l'ancienne voie romaine Arras-Thérouanne (d'où le nom Estrée, de strata), dite « chaussée Brunehaut ». L'auteur a surtout cherché les aspects anecdotiques des sources d'ancien régime (registres d'impositions et de catholicité): les deux seigneuries attestées depuis le XIIIème siècle, les deux châteaux, dont celui de Créminil garde une partie du XVème siècle, listes d'habitants et de professions. Au XVIIIème siècle, la population, surtout paysanne (328 hab. en 1790), comptait une majorité de journaliers et quelques gros censiers, qui restèrent méfiants envers la Révolution et attachés aux prêtres réfractaires, bien que quelques-uns aient acheté des biens nationaux, et conformistes dans les changements de régimes. Mais, en 1850, s'ouvrit la fosse de Fléchinelle, à l'extrémité occidentale du bassin houiller du Pas-de-Calais, à 1-2 kilomètres d'Estrée. A partir de ce moment, le récit de l'auteur, basé très largement sur des souvenirs et des témoignages oraux, surtout ceux de sa famille, est souvent intéressant et plein de détails vécus sur les travaux et les jours du petit peuple rural, mi- paysan, mi- ouvrier et mineur de cette partie de l'Artois (on notera, par exemple, les souvenirs de mineurs qui travaillèrent avant 1914 ; le récit de l'inventaire du mobilier de l'église après la loi de 1906; et, pour l'anecdote bien nordiste (p. 125), la mention dans les dépenses communales, à la fin du siècle, de 6 francs versés à un cabaretier « pour la bistouille aux pompiers » : cela, au moins, subsiste !; La mine fit passer la population, stable depuis le XVIIIème siècle, à 544 habitants en 1872, et la deuxième fosse, ouverte au temps de la guerre des Boers — et pour cela baptisée « Transvaal » — fit monter la population à 998 habitants en 1906 et 1486 en 1921 ; mais les mineurs des corons ne donnèrent la mairie aux socialistes qu'en 1925. Le puits de Fléchinelle a été fermé en 1925, le Transvaal en 1950 ; la population a baissé d'un tiers, mais le village a maintenant une population surtout ouvrière, comme beaucoup de villages de la région airoise.
La deuxième partie est une sorte de revue des familles du village, rue par rue et maison par maison. Ces pages (183-336) donnent le tableau d'une société rurale et d'un genre de vie en voie de disparition lente depuis la guerre ; mais le mode de vie d'avant 1940 avait relativement peu changé depuis le siècle dernier : on y trouvera nombre de notations sur la maison et la ferme traditionnelle, sur les jeux, sur l'alimentation, sur les surnoms sur lesquels l'auteur aurait pu faire une étude très intéressante en connaissant aussi bien l'histoire des familles (v.g., p. 241 : comment expliquer qu'Aimé Derisbourg ait été appelé "Mémé de ch'tit clerc" si l'on ne sait pas que son père Augustin était surnommé "Ch'tit clerc", car petit de taille et instituteur de profession ?
Le livre comprend aussi un court lexique du patois d'Estrée (p. 337-350), d'autant plus utile aux lecteurs non avertis que l'auteur, à juste titre, a cité les noms dialectaux utilisés dans la vie professionnelle et la vie quotidienne, pour la maison, l'outillage, etc. Il est cependant probable qu'on trouvera à redire à certaines de ses étymologies et à ses rapprochements, de même qu'à ses identifications parfois fantaisistes (p. 72-73) de certains villages, quand il reproduit la liste qui est imprimée dans les éditions anciennes de la coutume d'Artois. Bernard DELMAIRE
(Source: http://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1973_num_55_216_3175_t1_0064_0000_2 )
Récompenses:
L’Académie Française, au cours de sa séance publique du jeudi 20 décembre 1951 (Georges LECOMTE Secrétaire perpétuel), a donné exceptionnellement sa médaille à deux de nos compatriotes qui, hors de France, enseignent notre langue et se consacrent, en plus de leurs leçons, à faire connaître notre littérature.
M. François DENOEU, professeur à Darmouth (États-Unis), Collège Hanover, New Hampshire, y enseigne le français et, en plus de ses cours aux élèves de cet établissement, il s’emploie à faire connaître au dehors notre littérature. En outre, il a publié trois ouvrages, l’un, roman : L’Amour en bouton, le second, récit d’un jeune officier de la première guerre mondiale ; le troisième, destiné aux élèves du monde anglo-saxon, est un recueil de morceaux choisis de nos auteurs modernes. L’enseignement, les livres, l’activité si variée et généreuse de M. François Denoeu méritaient bien de retenir l’attention de l’Académie.
(Sources: Rapport sur les concours littéraires de l’année 1951)
Prix François DENOEU:
A
Dartmouth College, Le
prix commémoratif François DENOEU est remis chaque année à un élève
de fin d'études qui a obtenu d'excellents résultats en tant
qu'élève-maitre et dans des cours de civilisation française.
François DENOEU, que l'amour de l'enseignement
conduisit de la France au Nouveau Monde, inculqua à plusieurs générations
d'étudiants de Dartmouth, grâce à la flamme de son enthousiasme et grâce à ses
publications largement répandues, un amour de la France, de sa langue et de son
peuple.
Récipiendaire du prix en 2014 : Angela Kim
Bibliographie: Œuvres de François DENOEU
Travaux: 51 ouvrages dans 179 librairies en 2 langues.
Genre: Dictionnaires, Conversation et livres de phrases, Critique, interprétation, etc... Histoire, Conversation et livres de phrases pour Soldats, etc... Auto-instruction, Termes et expressions.
Rôles: auteur, éditeur, traducteur
Certains de ces ouvrages peuvent encore être trouvés sur amazon, ebay, priceminister...
Discographie: Œuvres de François DENOEU
Label: Henry Holt And Company, Inc. – ZT 40860
Format: Vinyle, 7", 78 tours
Pays: US
Date: 1949
Genre: Non-Musical
Style: Education
Article évoquant François DENOEU dans "L'écho du Pas-de-Calais" (N° de Déc.2020/Janv.2021)
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Pierre LAMPIN (54 - 58) , Pion entre 58 et 62, par mail le 16.03.2017 :
C'est dans son livre " L' Amour en Bouton" que DENOEU raconte ses souvenirs de Normalot. Cela se passe à Berck et non à Arras, comme je l'ai pensé par erreur.
Je sais aussi que François DENOEU avait accompagné une mission diplomatique US en 1939 en Europe, qui avait pour but d' évaluer les forces en présence pendant "la drôle de guerre".
Sa fonction était officiellement celle d' interprète mais aussi ( et sans doute surtout!) d' agent de renseignement.
Mais là-dessus je n' en sais pas plus...
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