Moïse LEBOEUF

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dessin de Joseph BONNEL

Surnommé "Ch' Boeuf"

Moïse LEBOEUF fut professeur de Lettres à l'École Normale d'Instituteurs d'Arras de 1946 à 1971.

Signature :

Adresse: 365 rue de la Rosière  59147 Herrin  Gondecourt

 

Son décès est annoncé dans le bulletin de l'Amicale n° 52 de mars 1992:

     Tous ceux qui l'ont connu seront peinés d'apprendre la mort de Moïse LEBOEUF. Il a vécu ses années de retraite à Herrin, par Gondecourt, dans la maison de sa mère pour qui il a toujours eu une touchante vénération.
    Arrivé à l'École Normale en 1946, venant de
Lillers, sa silhouette est vite devenue familière à 25 promotions de normaliens.    

    Ce fut toujours pour les professeurs un compagnon jovial, apprécié pour sa gentillesse et son art de conter.
    Chaque année il montait une pièce de Théâtre: c'était l'Événement attendu, toujours salué par un succès mérité.
    Grâce à lui, l'École n'était pas un archipel: Administrateurs, Professeurs, Surveillants et même Normaliens formaient une équipe associée aux même tâches, conviée aussi aux mêmes distractions: réception des nouveaux professeurs, verre de l'amitié en fin de trimestre et surtout le joyeux banquet de fin d'année.
    Écoutons l'un de ses élèves qui disait:
    "Vous avez été un vrai professeur: celui qui éveille. J'ai reçu de vous le goût et la joie de la lecture. Vous m'avez rendu exigeant en matière d'écriture et révélé que seule la pensée écrite, avec tout l'effort qu'elle suppose, est la seule affirmation de l'esprit".

 

Georges ROYON (50 - 54):

    Moïse LEBOEUF, notre professeur de français, nous dictait ses cours magistraux à une vitesse telle qu’il nous fallait un certain entraînement pour réussir à les copier in extenso. Il nous demandait d’apprendre une grande quantité de pièces de vers. C’est ainsi qu’il nous a fait aimer les plus grands : les classiques, les romantiques, les parnassiens. Il m’en reste encore quelque chose. Merci Monsieur LEBOEUF !  (Bulletin de l'Amicale n° 52, mars 1992)

 

Alain LOUAFI :

    Monsieur LEBOEUF m'avait donné le goût du théâtre à l'époque, même si notre "histoire d'amour" avait très mal commencé. Car, je ne sais pas si tu te souviens, mais j'étais passé au conseil de discipline, et j'avais écopé de trois jours de renvoi pour avoir émis un "Meuhheu" véhément à son passage dans les couloirs. Je n'étais certainement pas le seul, il me semble, ...mais j'ai dû me dénoncer. Mon angoisse quand, en deuxième année, je me suis rendu compte qu'il était notre prof de français!   En fait, il ne m'en a jamais voulu, il nous emmenait même au théâtre avec Jean-Marie CHRÉTIEN  et quelques autres, et nous a embarqué dans les présentations théâtrales de l'EN. Il me prêtait même sa Panhard, qu'il appelait sa "Paniard", de même qu'il disait CARVALIO au lieu de CARVAHLO. Je me souviens qu'un jour, au cours d'une pièce à laquelle nous assistions au théâtre municipal, il avait repris un acteur en lui lançant un : "incog-nito !", car il prétendait que, dans ce mot, on ne devait pas prononcer "gn", mais "g-n"...

    Selon les circonstances, j'oscille entre me dire: "c'est grâce à lui", ou "c'est à cause de lui..." Finalement, je retourne à mes premiers amours  car je me retrouve prof au conservatoire de Lausanne et de Genève !

 

Hervé CHARPENTIER:

    Quand il parlait de sa voiture, une Panhard PL17, il disait: "C'est la seule voiture qui fasse plus de décibels que de chevaux vapeurs."

 

Jean Michel HOTTIN :

    J'étais en cours avec Tonton . Première table , rangée de droite en regardant le tableau . Mon voisin : Daniel Teneur . Il faisait beau , le printemps peut-être , les fenêtres côté dortoir ouvertes . Notre silence a été rompu par l'arrivée dans la cour de la Panhard de ce cher LEBOEUF  . Calmement , Tonton nous a déclaré :" Écoutez, Messieurs , cette aberration mécanique ; quatre temps , deux cylindres ! maintenant  continuons " . Et personne n'a relevé .

    Je ne sais pas pourquoi je garde un souvenir hyper précis de cette anecdote . Je me permets de te le faire partager .

 

Jean-Pierre GOURNAY:

    En récitation, SAINT-SIMON :"Telles furent les machines, et les combinaisons de ces machines ..."

    (Telles furent les machines, et les combinaisons de ces machines, que mon amitié pour ceux a qui j'étais attaché, ma haine pour madame la Duchesse (la dauphine), mon attention sur ma situation présente et future surent découvrir, agencer, faire marcher d'un mouvement juste et compassé, avec un accord exact et une force de levier, que l'espace du carême commença et perfectionna, dont je savais toutes les démarches, les embarras et les progrès par tous ceux de divers cotés qui me répondaient, et que tous les jours aussi je remontais en cadence réciproque.)

 

Bruno PETIT:

    Il citait volontiers Alfred de VIGNY: "La Femme, enfant malade et douze fois impur!" (La colère de Samson), mais nous faisait remarquer que si l' Alfred était incontestablement un poète reconnu, il n'était pas une référence sur le plan scientifique. Et il se sentait obligé de corriger l'ignorant en précisant que la Femme, si on compte bien, c'est treize fois qu'elle est impure et non pas douze !

 

Bernard GRARE:

    Je pense au professeur de français LEBOEUF qui avait des retards dans la correction des copies car assez souvent, soit qu’elles étaient restées chez sa sœur, soit qu’elles étaient perdues.

 

Daniel CACHERA:

    Il nous en a fait apprendre des beaux textes!  Il articulait: "Ca-che-ra-da-gnel" puis "Da-gnel-Ca-che-ra". Comment avait-on pu me prénommer ainsi? Danielcachera. Non , décidément, cela sonnait mal pour lui !

 

François CHOJNACKI:

    Le décès d' Henri TROYAT me renvoie à Ch' Boeuf qui nous avait fortement conseillé la lecture de son chef-d'oeuvre : l'Araigne, roman qui constitue, encore à l'heure actuelle, un monument dans la psychologie des relations personnelles et une expression raffinée, mystérieuse et proche de l'alchimie, de l'exercice du pouvoir.

    Coup de chapeau à la finesse de l' écrivain-académicien et coup de chapeau à la pédagogie émotionnelle d'un de nos maîtres.

 

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Vignettes Commentaires Source taille de la photo

Denis LAMARRE (57 - 61):

"Cette photo a été prise en novembre 1958, au moment ou Mr LEBOEUF entre dans la classe de 2ème C, qui se trouvait, à l'époque, juste au-dessus de la salle des professeurs."

D LAMARRE (57-61) 92 Ko

Denis LAMARRE (57 - 61):

"Je t'envoie une photo de Monsieur LEBOEUF.

Elle est à mon sens saisissante de vérité, tout y est: la petite valise en cuir fauve, l'écriture brouillonne et saccadée au tableau, le mélange d'air bon enfant et d'allure sévère, ainsi que l'érudition supposée (et affirmée) du personnage.

Cette photo m'a été envoyée par Gérard MARLES (56-60).

 

D LAMARRE (57-61)

G MARLES (56-60)

99 Ko

Denis LAMARRE (57 - 61):

"Une photo de M. LEBOEUF, prise sur l'arrière scène de la salle des fêtes, début 1960, lors de la préparation des décors de la traditionnelle pièce de théâtre des 3ème année. "

1959-1960_leboeuf.txt

D LAMARRE (57-61) 192 Ko

Denis LAMARRE (57 - 61):

 "La photo fut prise en Autriche, lors du voyage de fin de promotion 57-61, en juin 1961: on reconnaît Monsieur LEMETTRE ("Ch'ti Mait' ") à côté de Monsieur LEBOEUF ("Ch' Boeuf")."

D LAMARRE (57-61) 196 Ko

1961_06_autriche_voyage_promo_57_61_01.txt

Denis LAMARRE (57 - 61):

 "Cette photo a été prise lors du voyage de fin d'études de la promo 57-61 au château de Schönbrunn, à Vienne, en juin 1961".

On y reconnaît Mr et Mme THOMAS, Mr et Mme BEAUFILS et leur fille, Mr et Mme LEMETTRE, Mr LEBOEUF.

D LAMARRE (57-61) 218 Ko

1964_07_italie_leboeuf_02.txt

R CLÉRY 264 Ko
1963_1964_italie_36.txt

JP BOULET

D SAGOT

197 Ko

Les professeurs de l'École en 1965 autour de Mr THOMAS.

1965_profs.txt

Monographie de J-R THOMAS 263 Ko

1969_profs.txt

Mme ROGNIAUX 197 Ko

 

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