Lucie HOLLART

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Surnommé " La mère Hollart "

 

 

 

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Pierre LAMPIN (54-58):

   Je ne peux pas aller chez mon dentiste sans penser à Mme HOLLART.
   Tout Ancien ou Ancienne de l' Ecole Normale d' Arras se souvient forcément de cette prof' quelque peu corpulente qui nous enseignait le dessin. C' était la "pipelette" des
EN et grâce à elle nous étions au courant de tous les petits ragots et potins qui circulaient  rue du Temple et rue des Carabiniers d' Artois. Elle nous avait appris que son époux était peintre et conservateur du Musée d' Arras et la rumeur ajoutait qu' il avait décidé un jour d' épouser son modèle préféré qui avait été cette chère Mme HOLLART. Il était connu pour être l' auteur de vitraux de la Cathédrale d' Arras, mais elle aussi peignait, et j' ai pu un jour admirer une de ses natures mortes que j' avais trouvé pas mal du tout.
   Mais, me direz-vous, quel rapport avec mon dentiste?...
   C' est que
Monsieur Hollart a aussi peint un tableau commandé par le grand-père de ce praticien et que ce tableau n'a jamais bougé de la place qui lui avait été assignée avec humour, au-dessus de la cheminée de la salle d' attente du cabinet dentaire.
   La scène peinte est celle de "
l ' arracheur de dents " .

 

  

Armé d' une pince, il martyrise son malheureux "client" dont les hurlements seront couverts par le puissant son d' un cor de chasse. Le cadre est manifestement celui de la Petite Place d' Arras, avec, à l' arrière,  l' Hôtel de Ville et l' amorce de la rue des Trois Visages.

   De même que les propriétaires du tableaux retrouvent paraît-il dans les visages du charlatan et du patient les traits de leur aïeux, il m' arrive parfois ,au fil des languissantes minutes d attente, d' entrevoir fugitivement le profil de notre prof' de dessin dans les accortes silhouettes des commères du premier plan.

 

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