Georges HYVERNAUD

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Georges HYVERNAUD nait le 22 février 1902 à Saint-Yrieix-sur-Charente, près d'Angoulême.

Il intègre l'école normale d'instituteurs d'Angoulême en 1918, puis celle de Lyon. Il y prépare le concours de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, dont il devient cacique en 1922. Il en sort deux ans plus tard, également major.

Il fait son service militaire à Saint-Maixent.

Il enseigne à l'École Normale d'Instituteurs d'Arras pendant 9 ans,  de 1926 à 1934.

Il est affecté à l'École Normale d'Instituteurs de Rouen en 1934, et  il y reste jusqu'en 1939.

Il est professeur à l'École Normale d'Instituteurs de la Seine où il enseignera jusqu'à sa retraite.

En 1936, il épouse Andrée DEROME, professeur d'anglais, qu'il avait rencontrée à Arras. Leur fille naît en 1937. La même année meurt son père, paralysé depuis plusieurs années (sa mère était décédée en 1932).

Peu après la seconde guerre mondiale, HYVERNAUD publie deux livres, La Peau et les os (1949), récit de sa captivité dans les Oflags du Grand Reich, en Prusse Orientale, et Le Wagon à vaches (1953), un texte qui porte un regard lucide sur la société moderne, sur les "misères quotidiennes vécues par les individus les plus ordinaires ". Ces récits marqués par l’expérience de l’emprisonnement dans les camps de Poméranie ne correspondaient pas aux courants littéraires dominants de l’après-guerre. (l’Existentialisme puis le Nouveau Roman occultent de nombreuses voix singulières dont celle de Georges HYVERNAUD).

Écrivain rare et confidentiel, qui s'est soigneusement tenu à l'écart des milieux littéraires, Georges Hyvernaud a été quasiment oublié durant près de trente ans. L'importance de son œuvre est réévaluée depuis le milieu des années 1980.

Il décède le 24 mars 1983 (à 81 ans) à Paris.

 

 

 

Enfance et jeunesse

Georges HYVERNAUD naît dans une famille d'ascendance paysanne et ouvrière : sa mère est couturière et son père ajusteur. Il passe en Charente une enfance morne et grise dont il ne gardera pas la nostalgie, d'abord aux Planes à Saint-Yrieix, en compagnie des grands-parents maternels, puis à Saint-Roch, où sa mère s'occupe de sa tante grabataire, une vieille femme à la « figure délabrée » et aux mains « bleues et griffues » qui fait peur à l'enfant. À partir de 1914, le couple et son fils s'installent à Ruelle-sur-Touvre, où le père de Georges HYVERNAUD travaille à la fonderie d'État.

 

C'est alors la Première Guerre mondiale. Le jeune HYVERNAUD découvre comment, à l'arrière, l'état de guerre modifie les codes sociaux et les comportements : les hommes et les femmes, dans cet état de permissivité provisoire mais radical, deviennent « prodigieusement disponibles et irresponsables », recherchant tout ce qui peut satisfaire leurs appétits : « [Il fallait] Se dépêcher de gagner des sous si on aimait ça. Ou de baiser, si on aimait ça. C'était la guerre. Jamais excuse plus commode, absolution plus totale ne seraient offertes à la vacherie humaine. Et nous autres, les adolescents mal sortis de l'enfance, nous poussions dans cette grande facilité de la guerre, et nous en tirions tout ce que nous pouvions. »

Au délitement moral de la population répond l'attitude des professeurs qui enseignent dans le collège où étudie HYVERNAUD. Ceux-là, avec « leurs vieilles gueules tachées de bile ou de couperose, chargées de barbes et de lorgnons », trouvaient dans les évènements l'occasion de métamorphoser en or héroïco-patriotique le vil métal de leur ressentiment : « les places qu'ils n'avaient pas gagnées, leurs myopies, leurs biles et leurs hémorroïdes, leurs femmes acariâtres et leurs filles mal mariées, tout cela se sublimait, se transmuait en noblesse d'âme et en attitudes à l'antique. »

 

Tous les enseignants auxquels est confronté HYVERNAUD ne succombent pourtant pas à cette folie collective : c'est grâce à l'un d'eux qu'il découvre Le Feu d'Henri Barbusse et les textes de Romain ROLLAND, qui montrent qu'il existe « des hommes qui se refusent au délire », et d'autres hommes qui, « au fond d'une misère qui semblait sans espérance, tiraient de leur servitude le pressentiment d'un ordre nouveau. »

 

HYVERNAUD est au collège un élève brillant, qui est remarqué : il intègre l'école normale d'instituteurs d'Angoulême en 1918, puis celle de Lyon. Il y prépare le concours de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, dont il devient cacique en 1922. Il en sort deux ans plus tard, également major.

 

Débuts dans l'enseignement

Après avoir fait son service militaire à Saint-Maixent, Georges HYVERNAUD est affecté à Arras, où il enseigne à l'École normale de 1926 à 1934. À la même époque, il collabore à diverses revues parisiennes auxquelles il envoie articles et compte-rendus littéraires.

En 1934, HYVERNAUD est affecté à l'École normale de Rouen, où il reste jusqu'en 1939.

En 1936, il épouse Andrée DEROME, professeur d'anglais, qu'il avait rencontrée à Arras. Leur fille naît en 1937. La même année meurt son père, paralysé depuis plusieurs années (sa mère était décédée en 1932).

 

Guerre 1939-1945 et immédiate après-guerre

En 1940, il est fait prisonnier dans le nord de la France puis détenu dans des oflags en Poméranie. Ce sont des camps où ne sont détenus que des officiers, lesquels ne peuvent être contraints à travailler (selon la Convention de Genève). Il s'y retrouve pendant cinq ans oisif, et entouré uniquement de personnes de classe moyenne ou supérieure.

 

Après la guerre, il publie un texte : Lettre à une petite fille, et deux livres La Peau et les Os (1949) et Le Wagon à vaches (1953)10 inspirés par son expérience de la captivité et par son retour à la liberté. Raymond GUERIN, qui fut également prisonnier de guerre, s'emploiera à faire publier La Peau et les Os après en avoir lu un extrait paru dans Les Temps modernes en 1948.

 

Retrait de la littérature

Les deux romans furent si froidement accueillis que Georges HYVERNAUD abandonna totalement l'écriture littéraire.

Professeur à l'École normale d'instituteurs de la Seine où il enseignera jusqu'à sa retraite, il se consacra à une œuvre pédagogique. Son enseignement sera très prisé de ses élèves, futurs instituteurs pour la majorité, futurs professeurs pour quelques-uns. Son épouse Andrée y avait été nommée professeur d'anglais.

La reconnaissance ne lui viendra que posthumément, avec les rééditions de ses deux livres et les publications d'un troisième roman (abandonné) Lettre anonyme, de ses Carnets d'oflag (accompagnés de ses articles de critique littéraire), de ses lettres de la drôle de guerre (L’Ivrogne et l'Emmerdeur) et de Poméranie.

 

Bibliographie

Œuvres de Georges HYVERNAUD

On trouve ses deux romans au format poche. Il existe une intégrale Georges HYVERNAUD parue en 1985-1986 (quatre tomes, Éditions Ramsay).

•          La Peau et les Os (Éditions du Scorpion, 1949).

•          Le Wagon à vaches (Denoël, 1953)

•          Lettres de Poméranie (1940-1945) (édition présentée par Andrée HYVERNAUD et annotée par Guy DURLIAT, éditions Claire Paulhan, 2002.)

•          Lettre anonyme

•          L'ivrogne et l'emmerdeur: Lettres à sa femme pendant la drôle de guerre(1939-1940)

•          Voie de garage, (1941-1944)

•          Visite au scorpion

•          Carnets d'oflag (1986) (posthume)

•          Lettre à une petite fille

•          Feuilles volantes

•          Les ressentiments fraternels

 

Bibliographie critique

•          Georges HYVERNAUD , fantassin des ténèbres, in Patrice DELBOURG, Les désemparés - 53 portraits d'écrivains, Le Castor Astral, 1996

•          Présence de Georges HYVERNAUD — Actes du colloque de Reims (27-29 mai 1999), Presses universitaires de Reims, coll. Littérature et seconde guerre mondiale, 2001.

•          Revue Nord’ (Société de Littérature du Nord), no 47 (avril 2006), dossier Georges HYVERNAUD .

•          Georges HYVERNAUD , Revue Plein Chant, no 61-62, Châteauneuf-sur-Charentes, Automne-Hiver 1996.

•          Cahiers Georges HYVERNAUD , éd. Société des lecteurs de Georges HYVERNAUD , 8 numéros parus depuis 2001.

Adaptations

•          En 1991, le metteur en scène Jean-Louis BENOIT adapte pour le théâtre, sous le titre La Peau et les os, le récit éponyme d'HYVERNAUD  ainsi que Le Wagon à vaches. La pièce est créée à La Cartoucherie de Vincennes, avant d'être représentée en province. Depuis lors, une douzaine d'autres créations théâtrales à partir d'adaptations de textes de Georges HYVERNAUD ont vu le jour.

•          Serge TEYSSOT-GAY, bouleversé à la lecture de La Peau et les Os par « l'honnêteté viscérale » de son auteur en a tiré une adaptation musicale sous le titre On croit qu'on en est sorti (Barclay, 2000.)

•          "Je redeviens cet homme nu : création humaniste et redécouverte d’un écrivain oublié", par FRANCKCULTURE le 20 novembre 2014. (Source : https://franckculture.wordpress.com/2014/11/20/je-redeviens-cet-homme-nu-creation-humaniste-et-redecouverte-dun-ecrivain-oublie )

 

 

Il existe une Société des Lecteurs de Georges HYVERNAUD, 39, av. du Général Leclerc 91370 VERRIÈRES-LE-BUISSON, Téléphone : 01 69 20 17 29

 

 

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Vignettes Commentaires Source
La Peau et les Os (Éditions du Scorpion, 1949). Internet 4,70 €
Le Wagon à vaches (Denoël, 1953) Internet 5,95 €
 Lettres de Poméranie (1940-1945) Internet 16,79 €
Lettre anonyme Internet 16,00 €
Carnets d'oflag (1986) (posthume), suivi de

Lettre à une petite fille

Internet 14,98 €
Feuilles volantes Internet 15,09 €
Les ressentiments fraternels Internet 14,25 €

Georges HYVERNAUD : Le wagon à vaches, par INA Institut National de l'Audiovisuel

Internet

 

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